Rencontre avec le Pr Corinne Dot, MD, PhD, FEBO
Le Pr Corinne Dot est Chef de service de l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes et praticien hospitalier à l’hôpital Édouard Herriot, à Lyon. Elle revient sur son parcours, son choix d’une carrière militaire et exprime 3 voeux qui pourraient changer sa vie et celle de ses patients. Entretien.
Pourquoi êtes-vous devenue ophtalmologiste ?
Corinne Dot. Une évidence vers l’âge de 11 ans en visitant mon grand-père au CHU en voyant passer le staff en blouse blanche, très impressionnant et inspirant !
Cette invitation ne m’a pas quittée jusqu’à entrer à la FAC à Lyon. Voulant voyager et ne me projetant pas installée, j’ai opté pour la médecine militaire.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre profession ?
Corinne Dot. La conviction d’être utile tous les jours en me levant. Apporter du bien-être aux patients.
Vous êtes Chef de service de l’HIA Desgenettes. En quoi et comment peut-on différencier la profession d’ophtalmologiste militaire vs civile ?
Corinne Dot. Je vais évoluer dans mes fonctions puisque je rejoins le CHU Edouard Herriot à temps complet à partir de janvier 2024. Une nouvelle page se tourne pour moi à la suite de décisions politiques d’unification de certains HIA avec les CH civils. Je garde néanmoins mes fonctions de sur-expert en ophtalmologie pour les militaires présentant des pathologies oculaires.
Je dirais que l’ophtalmologiste militaire a plusieurs facettes : la facette technique prépondérante assez proche de l’ophtalmologiste civil, la facette d’expert pour les aptitudes médico-militaires nécessitant la connaissance du milieu et une autre opérationnelle puisque nous pouvons partir en mission à l’étranger en soutien des forces armées françaises, voire de l’OTAN comme en Afghanistan.
Un génie se présente à vous. Il vous propose de réaliser 3 vœux. Quels seraient-ils et pourquoi ?
Corinne Dot. Éradiquer la malvoyance en maitrisant les maladies rétiniennes, un monde sans vue est trop triste !
Garder l’humanité de notre métier, ne pas se faire remplacer par des machines y compris dans les décisions médicales. Le monde des robots ne me fait pas rêver…
Avoir le don d’ubiquité, les journées étant parfois trop courtes et par curiosité scientifique.