Décollement de rétine : quels sont les critères pronostiques ? efficacité thérapeutique et récupération visuelle
Session rétine chirurgicale, dimanche 11 mai 2025 à 8h30
Dr Pierre-Raphaël Rothschild, Paris
Un résumé de Myriam Ait, interne à l’hôpital Simone Veil, Eaubonne
Un patient avec un décollement de rétine (DR) se présente : quel est le degré d’urgence de la prise en charge ?
En premier lieu il est nécessaire de déterminer si la macula est atteinte. L’OCT est indispensable, en particulier lorsque le DR est localisé dans les arcades vasculaires. Trois groupes de patients sont identifiés : macula ON, macula OFF et menace maculaire incertaine, chacun avec un pronostic visuel spécifique.
L’OCT a révolutionné l’évaluation pré- et postopératoire : des anomalies de la ligne IS-OS et de la membrane limitante externe (ELM) après chirurgie sont corrélées à un moins bon pronostic visuel. La présence de corrugations rétiniennes préopératoires traduit une souffrance rétinienne, soulignant la nécessité d’une prise en charge rapide.
Un concept nouveau, introduit par le Dr Rajeev H. Muni (Toronto), distingue les DR régulés à surface lisse souvent secondaires à des trous atrophiques, des DR dysrégulés à surface irrégulière souvent liés à des déchirures. Ces derniers sont associés à une souffrance rétinienne accrue et justifient une intervention plus rapide.
Les méta-analyses confirment l’intérêt d’intervenir dans les 24 h pour un macula ON, afin de préserver la vision centrale. En cas de macula OFF, un délai de 72 h est acceptable, car la vision centrale est déjà perdue ; l’objectif devient alors de limiter les séquelles.
En cas de macula ON on distingue :
• DR dysrégulé → urgence absolue (risque de progression rapide)
• DR régulé → urgence relative (moindre risque d’extension)
En cas de macula OFF :
• DR dysrégulé → chirurgie sous 72 h (prévenir l’extension et la PVR)
• DR régulé → délai plus souple (stabilité relative)
Take home message
L’analyse conjointe du statut maculaire et du type de DR (régulé ou non) oriente donc le degré d’urgence chirurgicale, le choix du geste, et à l’avenir, la stratégie thérapeutique adjuvante.