Rencontre avec le Dr Zakia El Arabi, ophtalmologiste à Rabat et présidente de la SMIO
Le Dr Zakia El Arabi a mille et une vies. Libérale dans un cabinet d’ophtalmologie à Rabat, Associée à la clinique de la vision de Rabat, Fondatrice du centre d’ophtalmologie du grand Paris. Elle reste connectée à Paris mais est installée à Rabat où elle est impliquée dans la formation des jeunes, préside la SMIO et est aussi engagée dans l’humanitaire. Rencontre avec une ophtalmologiste très engagée !
On ne devient pas ophtalmologiste par hasard. Pourquoi avoir choisi cette voie ?
Zakia El Arabi. J’avais décidé de devenir médecin depuis petite au collège. J’étais sensible au côté humain pour aider les autres et aussi au côté prestigieux pour être honnête. L’ophtalmologie était mon premier choix d’internat à Paris pour le côté médico-chirurgical, la microchirurgie et l’imagerie qui commençaient à bien se définir à l’époque.
Vous êtes impliquée dans la formation de nos jeunes confrères, des assistants de consultation… Quel est votre moteur dans ces activités de formation ?
Zakia El Arabi. Je m’intéresse à la formation des jeunes, tout simplement parce que c’est mon devoir ! J’estime que j’ai eu la chance d’être bien formée par mes anciens et aussi la chance d’acquérir des compétences dans ma modeste expérience médicale d’ophtalmologue. J’ai envie de tout partager et avancer ensemble avec les jeunes qui sont l’avenir de notre profession.
Vous auriez pu vous installer en France, vous avez choisi le Maroc. Pourquoi ?
Zakia El Arabi. C’est le Maroc qui m’a choisie ! Par appartenance et, bien-sûr, car je suis originaire de ce beau pays. J’ai passé 16 ans à Paris avant de revenir au Maroc. Je suis une vraie parisienne dans l’âme et j’adore ! mais ce passage au Maroc était obligatoire par curiosité et volonté de développer mon pays. En fin du compte, j’ai trouvé une ophtalmologie de pointe et des échanges professionnels et humains intéressants qui m’ont retenue à Rabat ! Pourtant je reste connectée à Paris, ma deuxième ville !
Vous êtes la présidente de la SMIO. Qu’est-ce qui a motivé cet engagement ?
Zakia El Arabi. La SMIO IA est une jeune société savante qui est née d’une grande passion de l’imagerie oculaire que je partage avec mes amis et membres du bureau. Être désignée présidente de la SMIO IA est un immense plaisir et une grande responsabilité : pour faire connaître notre société sur le plan national et international, pour avancer avec des projets innovants qui servent la formation théorique et pratique en imagerie dans toutes les sous spécialités de l’ophtalmologie.
L’imagerie oculaire a pris un grand virage ces dernières années ; il ne fallait pas le rater pour développer ensemble une ophtalmologie d’excellence, surtout dans l’ère de l’IA !
En parallèle de la création de la SMIO IA, on a lancé le DU d’imagerie oculaire à l’université internationale de Rabat, ce qui a répondu à une grande demande d’ophtalmologistes en formation universitaire, ou installés en libéral au Maroc et, plus largement, sur tout le continent africain.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement humanitaire ?
Zakia El Arabi. Pourquoi l’humanitaire ? C’est une nature avant d’être une mission. Après mon retour au Maroc j’étais frappée par le manque de moyens chez une grande partie des patients surtout pour la prise en charge chirurgicale de la cataracte et aussi la rétinopathie diabétique. J’ai eu la chance de croiser sur mon chemin des collègues et amis qui partagent la même vocation avec qui j’organise des compagnes de chirurgie de cataracte et même de rétine dans les conditions chirurgicales de pointe.
Comment concilier vos activités chirurgicales, humanitaires, d’enseignement et une vie personnelle enrichissante ?
Zakia El Arabi. Comment concilier tout ça ? C’est une gymnastique de tous les jours pour trouver l’équilibre entre ma grande passion pour l’ophtalmologie, la microchirurgie, le rôle de maman et vivre mon côté méditerranéen en famille ! C’est surtout ma nature de bonne vivante qui me donne la force de donner et recevoir sans limite tous les jours.
À l’aune de votre expérience, quel conseil donneriez-vous à un jeune ophtalmologiste ?
Zakia El Arabi. Ce que je peux dire à des jeunes ophtalmologistes : le secret c’est de rester toujours curieux et avoir l’ambition d’être meilleur dans ce qu’on fait, le travail régulier et la formation continue pour l’obligation de rester connectés avec les nouvelles innovations et techniques. Essayez aussi de joindre l’utile à l’agréable et ne pas oublier de vivre !
Un génie apparaît et vous propose de faire 3 vœux. Quels seraient-ils et pourquoi ?
Zakia El Arabi. Le premier est que la thérapie génique avance à grande vitesse pour changer cette grande frustration qu’on a tous face à une atrophie rétinienne.
Le deuxième c’est de trouver vite une injection qui fait disparaître et surtout qui puisse prévenir la PVR pour réussir toutes les chirurgies de rétine !
Le troisième est d’avoir une recette magique pour mieux cuisiner l’IA aux saveurs des papilles des patients et au goût de l’ophtalmologiste !