Dr Alexandre Bourdin Docteur Junior au Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie des 15-20
Alexandre Bourdin est docteur junior du Service du Pr Paques au CHNO 15-20. À seulement 28 ans, il incarne une nouvelle génération d’ophtalmologistes, passionnés et innovants. Spécialisé en rétine, il évoque son choix pour cette discipline fascinante, à la croisée de la clinique, de la chirurgie et de la recherche. Dans cette interview, Alexandre partage ses enthousiasmes, ses défis, et ses espoirs pour l’avenir de l’ophtalmologie. Un échange qui révèle comment la curiosité, la rigueur et l’innovation peuvent transformer la prise en charge des patients. Rencontre avec un jeune médecin technophile et humaniste.
Pourquoi avoir choisi de vous spécialiser dans la rétine, et comment cette spécialité influence-t-elle votre approche de l’ophtalmologie ?
Alexandre Bourdin. J’ai été attiré par la rétine pour la richesse de son interface entre la clinique, la chirurgie et la recherche. C’est un tissu fascinant, à la fois accessible par l’imagerie et complexe par ses interactions. Cette spécialité m’amène à toujours aborder les pathologies oculaires dans toute leur complexité — en considérant la rétine non seulement comme un organe sensoriel, mais aussi comme un modèle du cerveau et du système vasculaire.
Pouvez-vous partager une avancée récente ou une innovation qui vous enthousiasme particulièrement ?
Alexandre Bourdin. Je suis particulièrement enthousiasmé par l’essor de l’imagerie rétinienne à haute résolution, notamment grâce à l’optique adaptative et ses applications. On obtient des images en quelques secondes des patients presque comme si on étudiait une lame au microscope! Ces technologies permettent d’observer des cellules individuelles in vivo, ouvrant la voie à une médecine plus personnalisée et prédictive. C’est une révolution déterminante dans notre compréhension de la physiopathologie rétinienne.
Comprendre la physiopathologie derrière chaque image ou chaque geste opératoire, c’est ce qui permet de devenir un clinicien réfléchi et un chercheur inspiré.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant en médecine qui souhaite se spécialiser en ophtalmologie ?
Alexandre Bourdin. Je lui conseillerais de cultiver sa curiosité et de ne jamais se limiter à la technique. L’ophtalmologie est une spécialité complète, à la croisée de la médecine interne, de la chirurgie et des neurosciences. Comprendre la physiopathologie derrière chaque image ou chaque geste opératoire, c’est ce qui permet de devenir un clinicien réfléchi et un chercheur inspiré.
Pouvez-vous nous parler d’un cas clinique complexe que vous avez traité et des leçons que vous en avez tirées ?
Alexandre Bourdin. Un des cas qui m’a le plus marqué ces dernières années est une jeune patiente avec un rétinoschisis bilatéral. Un interrogatoire approfondi, l’examen clinique, l’imagerie multimodale grand-champ, l’électrophysiologie et des analyses génétiques ont permis de poser le diagnostic de rétinoschsis idiopathique, de lever le fardeau d’une pathologie héréditaire pour ses enfants et ainsi mieux suivre et conseiller la patiente. Il faut savoir jongler entre tous les outils qui sont à notre disposition de nos jours pour mieux prendre en charge nos patients.
Un génie apparaît et vous propose de faire 3 vœux pour améliorer la vie de vos patients. Quels seraient-ils et pourquoi ?
Alexandre Bourdin. D’abord, disposer d’un diagnostic précoce fiable pour prévenir la perte visuelle avant qu’elle ne survienne. Ensuite, rendre les traitements comme les IVT plus simples et accessibles, pour alléger la charge thérapeutique des patients chroniques. Enfin, renforcer le lien entre la recherche et le soin, afin que chaque avancée scientifique se traduise rapidement en bénéfice réel pour les patients.





