Néovascularisation choroïdienne secondaire à une choroïdopathie ponctuelle interne vs myopie : résultats cliniques après un an de traitement
Session Euretina : Myopia
Jeudi 4 septembre – 15h – Grand amphithéâtre
Federico Beretta (Milan, Italie)
Écrit par Aylin Tetik
La myopie pathologique (MP) est fréquente (3 % de la population mondiale) et se bilatéralise dans 35 % des cas en 8 ans. L’inflammation joue un rôle dans la MP, mais on ne retrouve pas d’inflammation de chambre antérieure ni du vitrée. Dix pourcents des patients porteurs d’une myopie pathologique développent des néovaisseaux de type 2 (mCNV).
La PIC est une choriorétinopathie multifocale inflammatoire idiopathique rare qui entre dans le spectre des CMF et panuvéites. Elle touche surtout les jeunes femmes myopes (72-100 %). Comme dans la MP, on ne retrouve pas de tyndall. Les complications les plus fréquentes sont :
- L’apparition de néovaisseaux de type 2 (iCNV) nécessitant en plus des IVT d’anti-VEGF, un traitement oral par corticostéroïdes,
- L’apparition d’une plaque fibrotique cicatricielle
Il est difficile de différencier les néovaisseaux de type 2 lié à la myopie forte de ceux liés à une PIC surajoutée. Plusieurs examens peuvent être utiles pour faire la différence :
- L’angiographie ICG : taches hypofluorescentes aux temps tardifs dans la PIC
- L’OCT : « signe de l’éponge» (ou « sponge sign ») l’épaisseur choroïdienne sous la lésion augmente durant la phase active de la PIC puis diminue après le traitement.
Les auteurs ont réalisé une étude sur 37 yeux afin de comparer les caractéristiques des mCNV et iCNV sur une période de suivi d’un an. Les patients présentant un néovaisseau lié à la PIC étaient significativement plus jeunes (31 vs 62 ans) et avait une choroïde significativement plus épaisse sous le néovaisseau (258 µm vs 85 µm).
À la phase non-active et à 1 an, l’épaisseur choroïdienne a significativement diminué dans le groupe iCNV (192 µm) et est resté identique dans le groupe mCNV.

Le groupe iCNV avait besoin de plus d’IVT pour contrôler la maladie (3,2 vs 2,1) et présentait plus de patients ayant une récurrence durant le suivi (44 % vs 20 %) et cela malgré le traitement par 1 mg/kg/j de corticoïdes per os.

- Importance de séparer les néovaisseaux liés à la myopie forte des néovaisseaux inflammatoires secondaire à une PIC chez les patients myopes.
- Nécessité de plus d’IVT chez les patients présentant un néovaisseau lié à une PIC.
- Les patients présentant un néovaisseau lié à une PIC ont plus de récurrences à 1 an.
- Le signe de l’éponge peut aider à faire la différence entre ces deux entités