Rétinopathie diabétique : les ultras grands champs changent-ils quelque chose ?
D’après la communication de Nancy Barrett
Les rétinographies grand champ (> 100°) sont comparées aux montages de 7 champs ETDRS de rétinographie classique (30°)
192 yeux de 96 patients ont été examinés selon les 2 techniques. Les patients n’avaient pas eu de traitement anti-VEGF, et étaient, sur la rétinographie centrale exempts de rétinopathie.
Un centre de lecture (expérimenté) a interprété (gradation selon les 12 stades ETDRS) en double insu, et en double lecture les images issues des deux techniques. Tout d’abords les 7 champs ETRDS, puis l’image grand champ en masquant les zones des 7 champs ETDRS (ce qui « déborde »), puis enfin l’image grand champ dans son intégralité:
Les images grand champ n’ont pas pu être classées comme les 7 champs ETDRS (car la qualité des images grand champ laissait à désirer) dans :
- 13% des images grand champ, avec masquage de la zone des 7 champs
- 19% des images grand champ non masquées
- Et dans 1 cas (0,5%), l’image grand champ n’a pas pu être interprétée dans les images grand champ, masquée ou non.
Par contre il y a congruence des interprétations des images grand champ, qu’elles soient masquées au centre ou non. Le changement d’un stade ETDRS entre la rétinographie grand champ masquée et non masquée n’a été retrouvée que dans 8% des cas : il y a 8% des cas avec des lésions très périphériques qui font changer la classification d’un stade.
Il est intéressant de voir qu’alors que la rétinographie centrale ne montrait pas de rétinopathie, une rétinopathie « gradable » a été retrouvée de façon non négligeable dans les rétinophotographies périphériques, grand champ ou 7 champs ETRDS.
Il faut donc toujours faire des rétinographies périphériques chez les diabétiques, même lorsque la zone centrale semble indemne.
Par contre, les auteurs considèrent que la rétinographie grand champ n’apporte pas grand-chose par rapport aux 7 champs ETDRS (sauf peut-être la rapidité de l’examen).