Prévenir la myopie : une urgence planétaire
Ce samedi 7 octobre, le symposium de l’EVER à Euretina a été consacré à la myopie forte. Cette session a été modérée par Andrzej Grzybowski et Jost Jonas.
Il a été constaté que le taux de myopie augmente tellement que d’ici 2050 la moitié de la population mondiale devrait être myope. Une proportion notable de la population devrait avoir une myopie forte avec son lot de staphylomes, dégénérescence maculaire, glaucome et cataracte précoces.
D’ores et déjà, la myopie forte est classée entre la 2° et la 5° cause de cécité chez les Caucasiens, et la
1° cause de cécité dans deux études, l’une chez les Chinois, l’autre chez les Japonais. (Kyoko Ohno-Matsui)
Un point a été fait sur les capacités de prévention de la myopie.
L’atropine à faible dose, le port de lentilles de contact, l’exposition aux lumières rouges, l’orthokératologie. Pas de citation des verres Stellest et consort.
Ces traitements devraient être proposés aux enfants en parallèle avec la prescription de temps à passer dehors, loin des écrans. Les Chinois ont un programme de prévention avec diminution des devoirs à la maison, éducation des parents et augmentation du temps passé à l’extérieur, avec limitation du temps d’écran.
Pour les adultes, il y a aussi une augmentation de l’axe axial en cas de myopie forte qui se continue même à l’âge adulte. Ce serait, d’après Jost Jonas à cause d’un agrandissement de la membrane de Bruchs dans la région équatoriale et rétro-équatoriale. Des traitements de prévention de l’extension du staphylome doivent voir le jour…
De plus, tout patient fort myope doit être suspecté de glaucome avant d’avoir la preuve du contraire. (Il faut reconnaître que leurs papilles sont particulièrement difficiles à analyser.) Le glaucome est souvent sous-diagnostiqué. Il faudrait insister sur son suivi et son dépistage. Les forts myopes sont plus sensibles à l’hypertonie oculaire, et ne supportent pas une tension oculaire autour de 20 mm Hg.
Les anti-VEGF et la vitrectomie sont les deux moyens efficaces pour traiter la néovascularisation du myope et le rétinoschisis myopique. Mais dans ces deux pathologies, l’atrophie maculaire en est l’issue finale. (Kyoko Ohno-Matsui).