Hypertonie oculaire
L’augmentation du nombre d’IVT réalisées nous fait nous interroger sur leurs possibles effets secondaires, avec notamment les pics d’hypertonie intra oculaire (HTIO). Après une IVT d’anti-VEGF, la pression intraoculaire (PIO) augmente en moyenne jusqu’à un pic de 60mmHg avant de redescendre à nouveau progressivement. Cette HTIO est fonction de la compliance sclérale différente pour chaque patient. Ce pic sera d’autant plus important que le patient a reçu de nombreuses IVT et qu’il possède des antécédents de glaucome. La conduite à tenir préconisée par le Professeur Bron consiste à réaliser une mesure de la PIO avant la première IVT, puis à chaque consultation de suivi. Cette surveillance devra être accrue en cas d’antécédents de glaucome. Un traitement hypotonisant associé préventif peut se discuter en cas de glaucome sévère. Il est également important de privilégier un schéma d’injection à la demande permettant une réduction du nombre total d’IVT.
Les IVT de corticoïdes ont un effet transitoire similaire avec un pic de pression intra oculaire immédiat suivant l’injection plus marqué pour les substances liquides (Kenacort®) que solides (Ozurdex®). En revanche, leurs effets à long terme diffèrent avec une persistance vitréenne plus longue et une diminution de l’outflow trabéculaire à l’origine d’une HTIO plus prolongée. Leurs effets hypertonisants sont généralement réversibles à l’arrêt du traitement. La triamcinolone est l’agent le plus hypertonisant. La conduite à tenir pratique proposée est la même que celle pour les IVT d’anti-VEGF. De même, il ne semble pas y avoir de véritable nécessité de contrôler la PIO à J8 après une IVT.
En conclusion, l’HTIO immédiate provoquée par les IVT n’est pas le réel problème en soi. C’est l’HTIO sur le long terme qui est plus menaçante, au-delà de la visite à J8, principalement avec les IVT de corticoïdes. L’hypertonie intra oculaire post-IVT est généralement bien contrôlée par un traitement médical topique mais il faut rester prudent chez les patients glaucomateux évolués ou bénéficiant déjà d’une bithérapie hypotonisante.
Extrait du congrès ARMD 2013 : « Rétine médicale et chirurgicale : 2013, une année charnière ? »
D’après la communication du Pr. BRON, Dijon