DMLA et nutrition: les études épidemiologiques
L’étude POLA (Pathologies Oculaires Liées a l’Age)
Cette étude porte sur 2584 habitants de Sète. Elle a montré la diminution du risque de DMLA avancée lorsque la concentration plasmatique en vitamine E est élevée (P= 0,003).De même, un fort taux plasmatique en caroténoïdes du pigment maculaire, et en particulier de la zéaxanthine, est protecteur vis-à-vis de la maladie (odds ratio [OR] =0.07; P =0.005) . Elle confirme l’effet négatif du tabac (OR = 3.6 pour les fumeurs; OR = 3.2, pour les anciens fumeurs) soit une multiplication du risque par plus de 3.
L’étude Rotterdam
Cette étude épidémiologique a porté sur 4229 sujets. Elle a montré entre autre la relation entre inflammation et DMLA. Les résultats sont en général cohérents avec ceux de l’étude POLA.
La twin study
Cette étude compare 320 jumeaux à long terme. Elle a montré qu’il y avait une relation entre obésité et risque de DMLA.
L’étude Blue Mountains
Cette étude australienne porte sur une cohorte de 2454 participants de plus de 49 ans à l’inclusion, sur les 3654 de l’étude. Le suivi est de 10 ans. Grâce à un questionnaire alimentaire, croisé avec une imagerie du fond d’œil, il a été montré un effet protecteur du zinc (risque relatif (RR) de DMLA=0,56 soit une diminution du risque de moitié) mais à l’inverse un effet délétère du bêta-carotène (RR=1,48 chez les fumeurs RR=1,38 chez les non fumeurs). La Blue Mountains Study ne confirme pas les résultats de l’AREDS pour la combinaison bêta-carotène, zinc, Vit C, Vit E . Une analyse des données de cette étude, reprises en 2009, confirme les résultats publiés à 5 ans : il y a une réduction de 31 % du risque de développer une MLA dans les 10 ans chez les consommateurs réguliers de poisson, surtout chez les sujets ayant des apports faibles en oméga 6.
Melbourne Collaborative Study
Il s’agit d’une étude transversale (une photo instantanée) en population générale (sans sélectionner une population particulière), chez 6734 australiens. Elle a montré 15 % de réduction du risque de MLA pour les apports élevés en oméga 3, 52 % de réduction du risque de DMLA pour les apports élevés en huile d’olive, 76 % d’augmentation du risque de MLA pour les apports élevés en acides gras trans. Ce dernier point est particulièrement intéressant à l’heure de l’alimentation industrielle, riche en acide gras trans issus de l’hydrogénation partielle des huiles.