Chocolat, vitamine B et œil bionique… Last but not least à Seattle !
Chocolat et bains de soleil anti-glaucomateux
Le raccourci est sans doute un abus de langage, néanmoins deux études sont amusantes à rapporter.
La première, de Monica Chen de Los Angeles concerne le chocolat. En reprenant les données de la NHANES (National Health en Nutrition Examination Survey) de 2005-2006, sur les consommations de douceurs chocolatées, les champs visuels et les rétino-photographies, les auteurs ont trouvé un lien ; ils ont retrouvé 64 cas de glaucome sur une population de 1267 personnes. La répartition de consommation de bonbons chocolatés était de :
- 21,4% > 6 fois/an
- 19,3% 1 fois/ mois
- 28,7% 1 fois/semaine
- 30,6% > 1 fois/semaine
La répartition du risque relatif de glaucome :
- > 6 fois/an : RR= 1
- 1 fois/ mois : RR= 0,71
- 1 fois/semaine : RR=0,43
- > 1 fois/semaine : RR= 54, avec dans la sous-population afro-américaine : RR= 0,24
Les auteurs concluent qu’il y aurait un effet protecteur du chocolat contre le glaucome.
Cette étude est à rapprocher d’une autre étude sur les afro-américains et le déficit en vitamine D : pour se protéger du cancer de la peau, les afro-américains mettent de la crème solaire aux Etats Unis. Vivant dans contrées peu ensoleilles, certaines populations sont très déficitaires en vitamine D. Les auteurs ont étudié une sous-population de la cohorte ADAGES III de 201 patients glaucomateux, répartis en « léger » « moyen » et « sévère ». Cette sous-population a été comparée à des témoins appariés en âge, sexe et race. Le taux de vitamine D plasmatique du groupe de glaucome « sévère » est statistiquement inférieur à celui des autres groupes (5,01 µg/ml (sévère) versus 6,21 µg/ml (moyen) et 6,24 µg/ml (témoins) : p=0,020 et 0,011). Les auteurs en concluent que la vitamine D aurait un effet protecteur anti-glaucomateux.
De la vitamine B pour les dégénérescences atrophiques
Une communication de la dernière session du congrès a fait part d’une diminution statistiquement significative du risque d’atrophie géographique chez les consommateurs de vitamine B (thiamine, riboflavine et folates) après ajustement sur l’âge, le sexe et la consommation calorique. Après prise en compte des facteurs génétiques, les folates restaient statistiquement protecteurs, la thiamine était à la limite de la significativité, et la riboflavine n’était plus significativement protectrice. La consommation de folates était en particulier protectrice pour les patients homozygotes CC du gène C3 du complément. La discussion a porté sur les facteurs confondants : les consommations de folates vont de pair avec un mode de vie plus sain (consommation de fruits et légumes). Mais le taux de folates semble protecteur « en soi ».
L’homme bionique pour après-demain
Une série d’études associant l’Institut de la Vision à Paris, et l’université de Stanford a porté sur des études précliniques d’un implant « bionique » : PRIMA (de la société Pixium). C’est un implant photovoltaïque, sous-rétinien, fonctionnant sans fil. Cet implant a été testé chez des rats atteints de dégénérescence rétinienne (« degenerative retina »), et les résultats comparés à des rats normaux. Il semble que la rétine supporte la stimulation par infra-rouge (c’est heureux !), que la vision des contraste soit partiellement restaurée…
L’Institut de la Vision serait en cours d’essai sur des primates. Les essais sur l’homme sont en vue.