Résultats à 2 ans de l’étude SAGA : Gildeuretinol dans la DMLA atrophique
Gildeuretinol in geographic atrophy: results from SAGA, a two year randomized double masked placebo controlled study
AAO 2024 J2 late breaking news
Par Alexander Melamud
Vous vous êtes peut-être déjà demandé pourquoi il était délétère pour un patient atteint de Stargardt de prendre de la vitamine A.
Chez ces patients, le gène ABCA4 fonctionne mal. Par conséquent, quand la vitamine arrive dans la rétine, elle est rapidement dimérisée.
Un dimère est l’association de deux molécules identiques (appelées monomère) pour former une molécule complexe. Cette molécule complexe est difficilement métabolisable.
C’est ce qui se passe dans la maladie de Stargardt, l’accumulation de dimères toxiques, finit par causer l’atrophie de l’épithélium pigmentaire.
Quel rapport avec cette étude ?
Certains ont eu l’idée de modifier chimiquement la vitamine A pour empêcher l’organisme de créer des dimères. Le Gildeuretinol (aussi appelé ALK-001) est une « fausse vitamine A » avec un hydrogène plus lourd : un deutérium. Pour info, le deutérium a un neutron en plus de son proton dans le noyau.
On prend un comprimé par jour.
Chez les rats Modèle de Stargardt, ALK-001 a permis de réduire l’accumulation des dimères toxiques de 80 %.
Rappel des épisodes précédents
L’année dernière à l’AAO 2023, avaient été présentés les résultats de l’étude TEASE à deux ans. Pour rappel, ils ont inclus 50 patients atteints de Stargardt, âgés de 12 à 60 ans, répartis en deux groupes :
- 30 traités
- 20 placebos
Ils ont constaté à 2 ans un ralentissement de la progression de l’atrophie de 21 % et en particulier un ralentissement de 34 % des lésions vers la fovéa.
Ils avaient même passé 10 patients du groupe Placebo au groupe traité au bout d’un an.
À l’examen micro-périmétrique, il y avait une réduction de 80 % de la perte de sensibilité de la rétine saine.
La tolérance avait été bonne.
L’étude SAGA
Dans cette étude, ils ont comparé 135 patients atteints de DMLA Atrophique sous Gildeuretinol avec un groupe Placebo (n=63).
Les patients, ayant des antécédents de Néovaisseaux étaient exclus.
Ont été prévu d’étudier :
- La vitesse de croissance, des zones d’atrophie
- La meilleure acuité visuelle, corrigée
- L’acuité visuelle en luminance basse
Résultats
- 70% des patients ont fini l’étude dans chaque groupe les causes d’arrêt sont semblables.
- Ralentissent de la croissance l’atrophie de 13,4 % à 2 ans, mais avec une accélération car entre 6 et 24 mois, la réduction de croissance de l’atrophie était de 15,3 %.
- MAVC : perte de 3,3 lettres de moins dans le groupe traité : ce n’est pas significatif (p=0,099).
- Perte de 4.4 lettres de moins en basse luminance : c’est significatif (p=0,031).
- La tolérance était bonne en particulier, il n’y a pas eu de néovascularisation, d’inflammation, de vascularite, d’hypertonie oculaire.
Conclusion
Voilà un traitement par comprimé, qui est bien toléré et ralentit un peu la croissance de l’atrophie.