L’OCT initial et l’acuité visuelle à long terme dans les DMLA néovasculaires
Une étude rétrospective de 207 yeux traités pendant au moins 5 ans pour DMLA néovasculaire a recherché les éventuels signes prédictifs de bon ou mauvais résultat visuel. Les patients ont été classés en :
- AV finale faible (<1/10°)
- Moyenne (1/10° à 5/10°)
- Bonne (> 5/10°).
Le nombre d’IVT de chaque patient a été noté : les patients ont eu 5 IVT/an en moyenne. Dans cette étude rétrospective, ceux qui ont la meilleure AV ont le moins d’injections. Sans doute car ils étaient biens dès le départ (l’acuité visuelle initiale de chaque groupe n’est pas renseignée).
Les signes en OCT retrouvés sont :
- La présence d’un DEP sous la fovéa serait de bon pronostic
- L’altération de la nucléaire externe et de la ligne de l’EP étaient associées avec une mauvaise vision finale, alors qu’un DEP haut (épais) était un facteur de meilleure AV finale.
- Le cas le plus favorable est celui qui n’a pas de matériel hyper-réflectif sous-rétinien mais avec un DEP épais, et une ligne de l’EP intacte.
Cette étude présentée par SriniVas R. Sadda pose le problème du traitement « à marche forcée » des DEP, et aussi de la date de l’évaluation du résultat visuel.
Il faut rapprocher cette présentation de celle de Steven Schwartz qui souligne le fait que les DEP ont été souvent exclus des études d’efficacité des anti-VEGF car ils sont « résistants » aux IVT. Mais ils représentent 60 % des cas de DMLA néovasculaire. (Revue de Sarraf dans Retina : nov 2018volume 38-Issue 11)
Schwatrz a présenté une étude rétrospective sur 256 yeux suivis 5 ans, présentant un DEP à l’inclusion. Les déchirures de l’EP à l’inclusion étaient exclues, ainsi que les cas de vasculopathie polypoïdale.
La molécule injectée n’était pas renseignée. Mais le nombre d’injections était noté. Ont été différenciés, les patients ayant eu 9 IVT/an ou plus, et ceux ayant eu moins de 9 IVT/an.
Ceux qui ont eu le plus d’injections sont ceux qui avaient le DEP le plus haut à l’inclusion. (327µm versus 280µm). Le groupe ayant eu le plus d’injections a gagné 25 lettres (plus de 3 lignes) par rapport au groupe des moins injectés. En fait, le gain dans cette étude est de 0,5 lettre par injection par an. (Par exemple : 6 IVT/an : + 3 lettres/ an : + 15 lettres en 5 ans)
Tolérance : sur 9824 IVT, il y a eu 1 endophtalmie (O,01%) et aucune déchirure de l’EP.
Finalement, S Schwatrz conclut qu’avoir un DEP est une chance, car cela ne nuit pas à l’acuité visuelle finale à 5 ans, au contraire, c’est probablement une chance, car cela incite à plus injecter… Une notion à réfléchir.