Les drusen hétérogènes: des facteurs de risque d’atrophie
On parle depuis quelques années de l’homogénéité (ou pas) des drusen. Les drusen avec une hypo-réflectivité en leur sein ont été soupçonnés d’être des facteurs de risque de passage d’une Maculopathie Liée à l’Âge à une DMLA.
Cette étude a suivi quelques cas de drusen sur 2 ans.
L’étude
Ye He du Doheny Eye Institute à Los Angeles a rapporté cette analyse rétrospective de 458 MLA (AMD intermédiaire). Elle nous a autorisés à reproduire une partie de son poster.
Les OCT ont été analysés à l’inclusion, puis à 12 mois ± 3 mois, puis à 24 mois ± 3 mois.
Ils ont sélectionné au hasard un Drusen hétérogène par œil et l’ont suivi.
Ils ont segmenté manuellement l’épithélium pigmentaire, la membrane de Bruchs, ainsi que la zone hypo réflective au sein du Drusen étudié.
La réflectivité du vitré et des RNFL ont été choisis comme référence d’hypo et hyper-réflectivité.
Les drusen ont été classés en 3 groupes :
- Stable
- Croissant (lésion plus grande, ou plus hypo réflective)
- Décroissant (lésion plus petite ou disparue, ou diminution de l’hypo-réflectivité)
L’intensité de la réflectivité (et de son absence) a été normalisée (Rn) entre les groupes. (Bonjour les heures de réglage d’intensité).
Résultats
Sur les 458 yeux inclus, 50 avaient des drusen hypo réflectifs (HD) à l’inclusion.
Parmi ceux-ci, 39 ont pu être analysés 1 an plus tard, et 27 à 2 ans.
À 1 an :
Sur le poster c’était 13 cas dans chaque groupe. On va dire 1/3 des cas.
Mais ce qui est imprimé, et que je rapporte :
- 26% ont régressé
- 26% ont progressé
- 26% étaient stables
On est d’accord qu’il manque 22% …
Bon
Mais parmi les 26% qui ont régressé, une évolution vers l’atrophie était évidente dans 23% des cas. Et pas évidente dans 3%.
L’intensité du “noir” était plus importante dans le groupe qui a régressé, que dans le groupe qui a progressé (p=0,034). Même l’intensité du « blanc » était moindre dans le groupe qui a régressé (p=0,008).
Le groupe qui a progressé avait une tendance (trend) à être plus réflectif que le groupe qui est resté stable.
À 2 ans
La moitié a régressé et la moitié a progressé (ça fait 12 régressés, 12 progressés, et 3 « incertains »)
Les réflexions (si j’ose dire) sur la réflectivité sont les mêmes : moins c’est dense au départ, plus ça régresse, et plus ça a de chances d’évoluer vers l’atrophie.
Conclusion : méfiez-vous des drusen sombres et hétérogènes !
Natural History of Drusen with Heterogenous Internal Reflectivity
Ye He et al. Session de posters lundi 11h30
Poster#: C0095 Abstract: 2142 – C0095