La suite du protocole T : 3 ans plus tard
317 des 558 patients inclus dans le protocole T ont été suivis 3 ans de plus
La comparaison des 3 molécules injectées ne rentre pas dans les objectifs de cette extension d’étude, surtout car les praticiens n’ayant plus de protocole strict à suivre ont suivi des modes d’administration différents.
Les patients ont eu en moyenne 14 examens cliniques en 3 ans, dont 98% sur le lieu où ils étaient suivis pour le protocole T. Ils sont donc fidélisés.
68% des patients ont reçu au moins 1 injection au cours des 3 ans.
Les auteurs remarquent que 61% des patients du groupe Aflibercept n’ont pas changé de traitement, ainsi que 51% des patients sous Bevacizumab et 45% des patients sous Ranibizumab. Mais ils additionnent les patients non traités et ceux restés sous la même molécule, et il est probable qu’à l’issue des résultats du protocole T, les praticiens aient été incités à poursuivre avec l’Aflibercept.
Le gain d’acuité visuelle est passé de +12 lettres à la fin du protocole T à +7,4 lettres à la fin des 3 ans supplémentaires. Il y a donc toujours un gain par rapport au début, mais globalement, à partir de la fin du protocole strict, l’acuité visuelle diminue. Cette diminution d’acuité n’est pas conforme aux résultats du protocole I.
Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les groupes
Si on prend le groupe ayant à l’inclusion une acuité visuelle basse (<4\10°), donc le groupe ayant mieux répondu à l’Aflibercept au cours de la première année, il n’y a pas de différence avec les patients sous Ranibizumab à partir de la 2ème année, et cette différence n’est pas perceptible au cours des 3 années supplémentaires de suivi. Les deux molécules sont donc équivalentes à partir de la 2ème année de traitement, même dans ce sous-groupe. Par contre, le Bevacizumab fait moins bien tout au long de l’étude, et ce, pour tous les groupes.
Pour ce qui concerne l’épaisseur maculaire, la diminution d’épaisseur est stable à partir de la 2ème année. Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les groupes.
Par ailleurs, il a été présenté une étude post hoc du protocole T sur la prédictibilité du résultat final à partir du gain d’acuité visuelle à 3 mois de traitement. Comme cela avait été publié par ailleurs.
Quelque soit la molécule, le résultat global de la molécule à 3 mois prédit le résultat global à 2 ans. Mais il s’agit d’une prédiction de groupe qui n’est pas valable au niveau individuel.
Le même pourcentage d’yeux a plus de 5/10° à 2 ans (85% des patients sous Aflibercept par exemple), que ce soit dans le groupe qui a perdu 5 lettres à 3 mois ou dans le groupe qui a gagné 10 lettres à 3 mois…
Pour 2/3 des patients, le résultat final n’est pas conforme au résultat à 3 mois. Gardons-nous de trop donner d’espoirs, ou à l’inverse de condamner des patients à partir de leur résultat de gain d’acuité visuelle à 3 mois.