Injections intra-vitréennes et OVR
Concernant la prise en charge de l’œdème maculaire secondaire aux occlusions veineuses rétiniennes (OVR), les études faisant référence telles que BRAVO, CRUISE et HORIZON ainsi que l’étude princeps GENEVA nous rappellent que les patients gardent un bénéfice du traitement par IVT d’Ozurdex même si celui-ci est réalisé à distance de l’épisode aiguë. Les IVT d’Ozurdex permettent en moyenne une diminution de l’œdème maculaire de 300µm. Elles sont réalisables chez les patients glaucomateux à condition qu’ils soient bien équilibrés avant injection par une monothérapie. L’injection se réalise sous anesthésie topique préférentiellement en inférieur et en décalant légèrement la conjonctive pour une bonne étanchéité. Pour certains, la tunnelisation sclérale ne semble pas indispensable. Le contrôle de la tolérance via la mesure de la pression intraoculaire s’effectue à un mois et celui de l’efficacité à 5 mois par la réalisation de l’OCT maculaire et la mesure de l’acuité visuelle. C’est également à cette date que la majorité des récidives peuvent être constatées.
Pour manipuler correctement les corticoïdes en pratique, il est nécessaire de comprendre leur mode d’action. Chaque corticoïde possède à la fois un effet minéralocorticoïde et glucocorticoïde. Ce sont les cellules ganglionnaires ainsi que celles de l’épithélium pigmentaire qui possèdent les récepteurs glucocorticoïdes et c’est sur les cellules de Müller que l’on retrouve les récepteurs minéralocorticoïdes. La dexamethasone possède un effet minéralocorticoïde 5 fois plus fort que la triamcinolone. Ainsi, par cette action de « déshydratation », elle permet une diminution plus importante de l’OM que la triamcinolone. C’est via cet effet de déshydratation et par l’effet anti-inflammatoire qu’agissent les corticoïdes au niveau de l’œdème maculaire. Enfin, à noter « une nouvelle molécule » qu’est la fluocinolone qui sera employé prochainement pour les uvéites (RETISERT) et dans le diabète (ILUVIEN).
Extrait du congrès ARMD 2012, « Traiter la rétine : un défi technique »